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Littérature
12 juillet 2011

Y. Poncelet - Pierre l'Ermite. Prêtre, journaliste à La Croix et romancier

Poncelet«Un protagoniste de l’histoire», rien de moins. C’est ainsi que Yves Poncelet, inspecteur général de l’éducation nationale, présente Edmond Loutil dans l’introduction de son récent ouvrage, lequel vient d’être publié aux éditions du Cerf. Intitulé Pierre l’Ermitte (1863-1959). Prêtre journaliste à La Croix et romancier, le livre est le fruit de la thèse de doctorat en histoire que l’auteur a rédigée sous la direction du Professeur René Rémond.

Edmond Loutil, dit «Pierre l’Ermite», a laissé une œuvre considérable. A cet égard, prévient Y. Poncelet, «publier tant n’est pas courant, ni non plus s’identifier si puissamment à une maison de presse et d’édition comme ce fut son cas avec la Bonne Presse». Il a en outre rédigé quelques trois mille chroniques pour le quotidien catholique La Croix. La plupart de ses articles ont d’ailleurs été repris dans de nombreux périodiques ainsi que dans des recueils parus entre 1894 et 1937. Loin de limiter au journalisme, Pierre l’Ermite versa également dans le genre romanesque. Il écrivit près d’une trentaine d’ouvrages, «dont le tirage global dépassa trois millions cinq cent mille exemplaires».

Prolifique, Pierre l’Ermite l’était assurément. Par ce biais, il entendait éclairer la société française. «Il écrivait, observe Y. Poncelet, pour peser sur l’opinion, avec la volonté de fournir son lectorat en arguments, émotions, modalités d’action, rejets ou adhésions». Pour ce faire, comme l’indique à ce propos l’auteur, Edmond Loutil a dû «saisir et exprimer, avec certaines qualités, quelque chose que ses textes peuvent révéler si on l'interroge». Son œuvre journalistique et romanesque est certes immense, mais ne laisse pas de susciter des interrogations sur «l’effort catholique en matière de culture de masse, le roman à thèse et la littérature populaire, la place des œuvres de fiction dans l’apostolat, les phénomènes d’engouement et de discrédit».

Pierre l’Ermite a été prêtre du diocèse de Paris entre 1888 et 1959. Si ce véritable «croisé de la plume» utilisait un pseudonyme, peut-on lire dans l’ouvrage de Y. Poncelet, c’était en grande partie pour se protéger contre des attaques anticléricales. En effet, en raison à la fois de son appartenance à la congrégation des assomptionnistes et du nombre pléthorique de ses publications tant journalistiques que romanesques, le curé attirait très fréquemment l’attention sur lui. C’était d’autant plus le cas que du fait de sa grande longévité il s’adressa à rien de moins que «quatre générations de catholiques».

Son œuvre est titanesque et à bien des égards gouailleuse, populaire et imagée. Yves Poncelet l’a scrupuleusement étudiée. Les écrits de Pierre l’Ermite permettent de se plonger dans le climat religieux des époques qu’il a traversées durant son ministère. Le lecteur découvre en outre les prémices de Vatican II, par le biais de l’analyse fine de l’auteur. Celui-ci dévoile également toute l’œuvre paroissiale du prêtre, c’est-à-dire l’intégralité de ses sermons, de ses bulletins paroissiaux et des conférences qu’il donna en divers endroits. Pierre l’Ermite contribua au surplus à la réalisation de trois films ainsi qu’au rayonnement de l’église Sainte Odile à Paris. Indéniablement, Edmond Loutil fut une sorte de touche-à-tout. C’est l’ensemble de sa courbe personnelle que l’auteur retranscrit précisément au fil de cet ouvrage fort érudit et intéressant.

Retrouvez cet article sur Parutions.

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