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Littérature
25 mars 2011

Pierre de Gasquet: Antoine Bernheim – Le parrain du capitalisme français

bernheimCorrespondant à New York pour le quotidien économique Les Échos, Pierre de Gasquet vient de publier un ouvrage sur Antoine Bernheim. De prime abord, le titre de l’ouvrage – Antoine Bernheim, le parrain du capitalisme français – est particulièrement alléchant. Il l’est d’autant plus que l’auteur est proche des milieux économiques et financiers. On s’attend donc, pêle-mêle, à des révélations fracassantes sur le monde des affaires, sur les acteurs de ce microcosme, sur les opérations de fusion-acquisition qu’ils réalisent régulièrement, etc. Bref, le lecteur espère découvrir les arcanes du capitalisme français, son fonctionnement et ses luttes de pouvoir.

Finalement, il restera sur sa faim, ou peu s’en faut. Certes on apprend qu’Antoine Bernheim est le confident des puissants, qu’il dispose de relais extrêmement féconds dans le monde politique, car il est entre autre ami du Président de la République, de la deuxième épouse de l’actuel locataire de l’Elysée ainsi que de Rachida Dati. Au fil des pages, Pierre de Gasquet en vient à renseigner le lecteur sur les amitiés ainsi que sur les inimitiés des magnats du capitalisme français. Ainsi, on découvrira par exemple, que «le parrain du capitalisme français» ne porte pas Alain Minc dans son cœur. Il en va de même des nouvelles étoiles du milieu des affaires, comme l’associé de la Banque Lazard et propriétaire du magazine culturel Les Inrockuptibles, Mathieu Pigasse. Celui-ci serait, en effet, entré dans la prestigieuse banque sur le conseil d’Alain Minc.

L’autre personne influente du capitalisme français n’est autre que Claude Bébéar. A l’instar d’Alain Minc et de Mathieu Pigasse, il semblerait que l’ancien mentor de Vincent Bolloré n’apprécie guère le fondateur d’Axa. Le journaliste compare Bernheim, le faiseur de rois du capitalisme hexagonal, à Talleyrand. Même s’il est à l’origine d’ascensions aussi spectaculaires que celles, notamment, de Bernard Arnault, de François Pinault et de John Elkann, le parallèle avec celui que Chateaubriand tenait pour le «vice» («appuyé sur le bras du crime», i.e. celui de Fouché après la chute du Premier Empire) parait quelque peu excessif.

Du début à la fin de l’ouvrage, le journaliste vogue de banalités en lieux communs. En dépit de l’aphorisme de La Bruyère placé en exergue du livre, selon lequel «l’on doit se taire sur les puissants : il y a presque toujours de la flatterie à en dire du bien ; il y a du péril à en dire du mal pendant qu’ils vivent, et de la lâcheté quand ils sont morts», cette «biographie non autorisée», ne remplit pas toutes ses promesses. Souvent, les meilleurs projets se révèlent être les pires : optima cogitata pessima saepe cadunt.

Retrouvez cet article sur Parutions.

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