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Littérature
7 juillet 2011

Mikael Rask Madsen - La genèse de l’Europe des droits de l’Homme

 

Madsen« Le second âge des droits de l’homme ». C’est en ces termes que le professeur de droit et d’intégration européenne Mikael RaskMadsen présente la société européenne contemporaine. En effet, observe le professeur de l’université de Copenhague dans l’introduction de son récent ouvrage intitulé La genèse de l’Europe des droits de l’Homme. Enjeux juridiques et stratégie d’Etat paru aux presses universitaires de Strasbourg, « l’idée politique et juridique des droits de l’homme n’a jamais occupé une position aussi dominante depuis les mouvements pour la reconnaissance de droits inaliénables de l’Homme lors de la Révolution française ».

Dans une perspective ouvertement sociologique, la recherche de l’universitaire porte sur ce qu’il appelle la « seconde révolution des droits de l’homme en Europe ». A cet égard, la Convention européenne des droits de l’homme de 1950 en est le symbole. L’adoption de ce texte fondateur de l’Europe des droits de l’homme a marqué, il est vrai, le commencement d’un processus européen sans précédent de transposition en droit positif du droit naturel relatif au droit de l’homme. Les implications de ce processus ont finalement été aussi imprévisibles que durables. Comme le note à ce propos le philosophe du droit Costas Douzinas, « pour la première fois de l’histoire, ces fictions non écrites, inaltérables, éternelles, d’essence divine ou rationnelles ont cessé d’être contestées. Elles ont acquis une force légale et bénéficient de la dignité du droit même s’il s’agit d’une forme souple de droit ».

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la promotion et la protection des droits de l’homme est devenue, d’une manière globale, le principe d’une nouvelle architecture juridique. Cela a également conduit à enrichir les droits de l’homme d’une dimension supplémentaire au niveau national : en effet, les droits sociaux et économiques se sont peu à peu imposés. Ces droits dits de la deuxième génération ont été institutionnalisés. Ils se sont incarnés dans la mise en place des Etats-providence européens. Le domaine des droits de l’homme s’est donc considérablement élargi et leur prestige ainsi que leur centralité se sont sensiblement accrus. « Si dieu est mort, merci au dieu du droit international » parait être devenu le credo de la nouvelle orthodoxie, laquelle considère les droits de l’homme comme la « valeur suprême ».

C’est en mobilisant les outils de la sociologie juridique que Mikael Rask Madsen analyse cette révolution. Ainsi, le professeur de droit se focalise « sur le rôle et sur la position des juristes et du droit dans l’émergence des droits de l’homme en tant qu’espace social différencié et finalement en tant que champ émergent au sens bourdieusien ». Cette évolution, si poussée qu’elle prend souvent les atours d’une véritable révolution, a concerné pratiquement l’intégralité de toute l’Europe occidentale. Pourtant, même s’il prend en compte l’extrême diversité des traditions du continent européen en matière juridique, politique et culturelle, l’universitaire danois s’est borné à l’étude détaillée de la France, de la Grande-Bretagne et des pays scandinaves, i.e. du Danemark, de la Norvège et de la Suède.

Retrouvez cet article dans son intégralité sur Lectures.

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