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Littérature
14 décembre 2011

Jean Rocchi - Giordano Bruno

Bruno«Parle donc parmi ceux qui veulent entendre,
Réfléchis et contemple parmi les mathématiciens,
Discute, demande, enseigne, affirme et tranche,
Parmi les physiciens.
Rencontre-les tous, discours avec tous,
Fraternise, unis-toi, identifie-toi, sois tout
».

On doit ces quelques lignes à Giordano Bruno. Plus précisément, elles sont extraites de L’Âne cyllénique qu’il écrivit en 1585, et sont tout à fait représentatives de l’état d’esprit de celui qui est habituellement considéré comme le précurseur de Galilée. Son destin fut d’ailleurs analogue à celui de son illustre successeur en de très nombreux points…

Auteur de plusieurs essais sur Giordano Bruno, dont L’Errance et l’hérésie (1989), Giordano Bruno après le bûcher (2000) et L’Irréductible. Giordano Bruno face à l’inquisition (2003), Jean Rocchi est un très fin connaisseur de celui qui fut l’un des tout premiers cosmologues modernes. L’ancien journaliste de L’Humanité vient de consacrer un nouvel ouvrage au frère dominicain. Intitulée Giordano Bruno. La vie tragique du précurseur de Galilée, la captivante biographie de Jean Rocchi est parue aux éditions André Versaille.

Né en 1748, Giordano Bruno était originaire d’une famille de gentilshommes sans titre et plutôt désargentés. Issu de Nola dans le sud de l’Italie, Giordano Bruno commença sa scolarité dans les environs de Naples, où il reçut une instruction empreinte d’humanisme et axée sur l’étude des grands auteurs classiques ainsi que du latin. Il se dirigea quelques années plus tard vers Naples, où il poursuivit ses études à l’université publique.

Par la suite, fort attiré par le prestige de couvent dominicain, Giordano Bruno entra chez les Frères prêcheurs de San Domenico Maggiare. Il s’agissait probablement aussi d’échapper aux maux de l’époque qu’étaient le dénuement le plus total, la malnutrition et les épidémies. Suivant avec succès les enseignements dispensés dans le couvent, Giordano Bruno fut ordonné prêtre en 1573. Peu après, le théologien soutint même une thèse sur Thomas d’Aquin et Pierre Lombard.

Sa vive curiosité intellectuelle le conduira notamment à s’intéresser aux œuvres d’Erasme, le célèbre humaniste tenu pour hérétique depuis 1559 par la hiérarchie catholique. Rétif lui aussi à l’autorité des caciques du couvent, Giordano Bruno finira par renoncer au froc et par fuir Naples un soir de février 1576. Débuta alors pour lui une longue errance le long des routes européennes.

Si Giordano Bruno éblouit la plupart des grands qu’il rencontra au gré de ses pérégrinations, comme Calvin, Henri III, Elisabeth Ière, Luther ou Rodolphe II, ses provocations finirent par susciter l’ire des autorités religieuses et universitaires. L’Inquisition le rattrapant après son inexplicable retour à Venise, puis à Rome, Giordano Bruno fut condamné pour hérésie à la suite de quelques sept années d’emprisonnement. En 1600, celui qui avait brûlé pour les idées mourut sur un bûcher.

Retrouvez cet article sur Parutions.

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